Loin de moi l’idée de vouloir vous dire comment nourrir votre enfant. Simplement envie de partager avec vous mon expérience d’intégration du solide à bébé… tsé ! ?
Ma fille a maintenant 6 mois. Elle a commencé à s’intéresser aux aliments, à suivre des yeux ce que nous portons à notre bouche. Je me suis mise à angoisser. J’avais peur de lui donner autre chose que mon lait. Peur de quoi au juste, vous vous demandez sûrement? Peur du solide, de l’intolérance, de l’allergie, de l’inconnu, du rejet, du refus. Que mon enfant rejette l’énergie, qu’il rejette en quelque sorte la vie… C’est fou? Pense pas. C’est normal et humain. J’ai ressenti ce même feeling quand j’ai commencé à allaiter. L’angoisse que mon enfant, rejette mon sein, me rejette. Presque 3 mois ça nous a pris à Saule et moi avant de maîtriser un acte supposé naturel. Mais on y est arrivé avec du temps et beaucoup de patience et de tolérance. À notre rythme, avec notre musique. Et maintenant que l’allaitement est aussi confo que de veilles pantoufles, la pression de donner de « vrais » aliments pour éviter que la petite soit carencée se fait sentir. Mais bon, pas le choix, je… on saute!
Comment je sais quoi et combien donner?
Vous savez ce qui est génial avec un enfant? Il n’a pas été pollué par l’industrie ou les médias. Il n’a ni de dépendance au sucre ou au sel, ni de petite voix qui lui dicte quoi ou combien manger. La machine est neuve, son sentiment de satiété fonctionne à planche. Ses papilles et son corps sont vierges. Si on sait observer et repérer les signes qu’il nous envoie, lui donner à manger est simple, captivant, amusant.
Quels sont ces signes. Haut le coeur, grimaces, tourne ou secoue la tête, pincent les lèvres, pleure, lèvent les bras au ciel, joue, évite notre regard. Je lui donne une cuillère d’un aliment quelconque 2 à 3 fois. Si après 3 fois elle continue de rejeter l’aliment. Je n’insiste pas. Le moment n’est pas venu. C’est à ce moment que doucement le parent apprend à connaître et respecter l’enfant…
Mon instinct me disait de d’abord lui donner des légumes, verts. Parce que c’est ce que j’ai mangé enceinte et ce que je mange en allaitant. Même si les céréales et le légumes orange, sont dans tous les livres de nutrition et dans toutes les bouches de nutritionistes. J’ai commencé par du vert. L’asperge. Elle a bien passée. Puis l’ortie. Parce qu’au printemps, c’était ce qui poussait au champ. Entre chaque vert, j’essayais un orange et des céréales (le message de santé Canada est fort faut croire): courge, patate sucrée, carotte, millet, quinoa, rien à faire, tout m’était recraché au visage avec grimace et frisson. Bon ok, c’est décidé, on arrête le orange et le foin, pour l’instant et on donne du vert. Simple n’est-ce pas ? Vous devriez voir la petite manger du potage de chou-gras. Elle se gave littéralement. Qui aurait pensé donner du chou gras à un enfant de 6 mois. Ben, moi. En toute modestie. Pas étonnant qu’elle aime. Tellement nutritif. C’est alcalinisant et gorgé de calcium. Pour en enfant en développement ça prend tout son sens.
Elle a aussi bu de l’infusion de thym lorsqu’elle a eu un petit rhume (parce que c’est ce que je fais) et de la camomille en période de poussée dentaire (parce que la camomille calme). Et vous croyez que l’enfant ne sait pas. Il sait, suffit de proposer (des aliments provenant de mère nature, peu ou pas transformés) et de le laisser décider. Un enfant qui fait connaissance avec le monde végétal et qui construit jour après jour ses habitudes alimentaires, c’est beau et incroyablement touchant.
J’avais un léger découragement à penser aux repas du traiteur, de la famille, des employés et de bébé. Puis je me suis dis, et si je faisais la même chose pour tout le monde. Comment? En construisant mes menus en fonction de ce qu’aime Saule en ce moment. Cette semaine bébé mange vert: chou-gras, kale, courgette et un peu rouge: betteraves et fraises. C’est ce que nous mangerons tous.
Aussi, qui a dit qu’il fallait que bébé mange drabe et sans épices, fines herbes ou assaisonnements? La petite adore l’oignon vert, la fleur d’ail, le basilic et le thym frais. Ils seront ajoutés aux mélanges de légumes. Je réalise aussi que les agencements de légumes et fruits qui sont gagnants pour les adultes le sont aussi pour bébé. Gastronome notre petite! Pour vous donnez une idée, voici les plats que nous avons mangé, inspirés des purées de bébé:
Avec le chou-gras
- Potage de chou-gras, oignon vert et fleur d’ail
- Ce potage à servit de sauce pour des pâtes garnit de tofu au pesto de basilic frais
- Smoothie chou-gras et fraise
- Salade chou-gras, fraises et basilic
Avec les fraises, la rhubarbe, le basilic
- Croustade
- Smoothie
- sorbet
- Compote
Avec la betterave, le basilic et la fraise
- Salade
- Salsa pour accompagner des cubes de tofu grillé
- Gaspacho
Avec les courgettes
- Un potage
- Nouilles (spirooli) version chaude avec une sauce au chou-gras et un pesto de basilic/fleur d’ail et froide en salade avec des morceaux de fraises et du basilic
Et quel soulagement quand bébé avale sa première bouchée de purée et en redemande. Enfin, je ne suis plus la seule et unique à pouvoir l’alimenter. Me sens soudainement plus légère et détendue. Et pas mal fière de contribuer à nourrir cet enfant (et toute sa famille) de manière saine, éthique et responsable! Morale de l’histoire, proposer, observer, respecter, recommencer.
Santé à tous les enfants et leurs parents!